Alors que le développement d’un vaccin paraissait être la clef de la lutte contre l’épidémie de Covid-19, la France accuse un sérieux retard dans ses ambitions après trois semaines de vaccination. 

Le 13 janvier, seuls 250 000 personnes avaient reçu une dose du vaccin Pfizer/BioNTech sur les deux nécessaires à son efficacité. Si la montée en puissance dans le rythme de vaccination est tout à fait normal, la vitesse est aujourd’hui bien en deçà des espoirs de ceux qui espéraient un rapide retour à la normale : au rythme actuel – près de 60 000 vaccinations par jour – il faudrait plus de deux ans pour vacciner l’ensemble de la population.

Les causes sont multiples et pointent presque toutes vers la faillite de l’État. Si les raisons logistiques peuvent avoir leur incidence – le produit actuel se conserve à -70° – l’arrivée future du vaccin développé par Moderna ne réglera pas le flou artistique sur la stratégie publique de déploiement des doses. La première stratégie consistait à vacciner en premier lieu les résidants des EPHAD, qui ont plus de chances de développer les formes graves de la maladie, puis les personnels essentiels et enfin le grand public.

Mais devant la lenteur de l’opération et les demandes de certaines professions à accéder plus rapidement au vaccin pour éviter les foyers de contamination, l’exécutif a accepté d’autoriser la vaccination des personnels soignants de plus de 50 ans. La production de vaccins, faiblissime dans un contexte de concurrence entre les États pour son acquisition, ne permet pas pour le moment d’accélérer la campagne de vaccination, prouvant l’incapacité du capitalisme à répondre aux besoins fondamentaux de l’humanité.

De plus, l’exécutif a tardé à autoriser l’ouverture de centres collectifs de vaccination devant les pressions de la médecine de ville à conserver cette prérogative. Certaines collectivités ont pris les devants pour ouvrir des lieux dédiés à la vaccination comme à Nantes au centre Bacco. Il semble qu’Emmanuel Macron et le gouvernement sont effrayés par la défiance vaccinale d’une partie de la population en imposant une demande de consentement écrite aux vaccinés ralentissant la campagne par lourdeur administrative et renforçant paradoxalement la peur du vaccin.