La cour criminelle britannique d’Old Bailey a refusé le 4 janvier dernier d’extrader le journaliste Julian Assange vers les États-Unis après près de deux ans de détention. Le fondateur de Wikileaks est poursuivi pour atteinte à la sécurité nationale des États-Unis après la diffusion de documents classifiés de l’armée américaine montrant l’existence de crimes de guerre lors de l’occupation de l’Irak et de l’Afghanistan.

Cette victoire n’est que provisoire et en demi-teinte : tout d’abord car le gouvernement états-unien peut encore faire appel devant la justice britannique, ensuite car la justice n’a pas statué sur le fond de l’affaire. Ce n’est que l’état suicidaire de Julian Assange, après onze années de poursuite, qui a convaincu la juge de refuser l’extradition au motif des risques que faisait peser une telle procédure sur la santé du détenu, une décision révélatrice des conditions de détention dans les prisons de haute-sécurité aux États-Unis.

Néanmoins, cette décision constitue une première étape sur le chemin pour la libération de Julian Assange, victime de persécution de la part du gouvernement américain depuis que Wikileaks a commencé à documenter les crimes de l’impérialisme. A travers Assange, c’est le droit à l’information qui est attaqué. La fédération internationale des journalistes a demandé la levée des poursuites contre Julian Assange. Mais l’argument principal des administrations successives à Washington a été d’amalgamer le travail journalistique du prévenu avec de l’espionnage et du terrorisme informatique.

L’élection de Joe Biden, qui était vice-président des Etats-Unis à l’époque où l’administration Obama avait commencé à persécuter Assange, ne constitue par un soulagement en la matière. L’affaire Wikileaks révèle néanmoins les frontières à l’intérieur d’application des droits de l’Homme selon le gouvernement américain. Le droit états-unien lui ne connaît pas de frontière quand il s’agit de persécuter les ennemis de l’impérialisme où qu’ils se trouvent sur le globe avec l’assentiment des alliés démocrates des États-Unis. A ce titre, la France ne s’est pas exprimée pour défendre Julian Assange.