Quinze jours après le début du « reconfinement », l’augmentation au niveau national  du nombre de nouveaux cas positifs semble marquer un arrêt. Cependant, le nombre d’hospitalisations, d’admissions en réanimation ainsi que les décès causés par le virus ne diminuent pas. Des spécialistes prévoient même un « pic » à venir...

La Loire-Atlantique, épargnée pendant la première vague, continue de connaître des chiffres plus faibles qu’ailleur, rapportés à la population française dans son ensemble (proportionnellement 3,5 fois moins de décès à l’hôpital). Le CHU de Nantes, d’ailleurs, a vu une légère baisse des hospitalisations, passant de 172 patients le 3 novembre à 168 patients le 7. 

Or, du côté du personnel encadrant, l’inquiétude grandie. Un appel à la grève a été lancé pour le vendredi 13 novembre, afin d’alerter sur le manque de moyens récurrent et sur l’épuisement des professionnels, infirmiers, aides-soignants, agents de service.

« L’encadrement responsable d’équipes ne peut plus assumer et réaliser les missions qui lui sont dévolues, au regard de la taille des équipes, du périmètre d’activité. Il passe son temps à trouver des solutions pour avoir des soignants au chevet des malades. Le ratio personnel/malades est calculé au plus juste, les personnes absentes ne sont pas toutes remplacées, le cadre jongle alors avec la vie privée des professionnels : rappel sur des repos, heures supplémentaires, changement d’horaires de travail, week-ends supplémentaires. Dans ce contexte, trouver les compétences nécessaires à un travail de qualité est une gageure », explique dans un communiqué le syndicat CFE-CGC Acteurs santé. « Depuis dix ans, le CHU de Nantes a subi la réduction de 10% de ses effectifs, alors que l’activité n’a cessé d’augmenter. »

Philippe Bizouarn, anesthésiste-réanimateur au CHU de Nantes, alertait fin octobre sur le fait que le  Haut Conseil de la santé publique (HCSP) « permettrait » à des personnels soignants atteints par le virus mais asymptomatiques de se rendre au travail « s’ils étaient jugés irremplaçables » (avec un personnel en flux tendu, qui ne l’est pas ?), à condition de porter un masque et de prendre des pauses  isolément... Nous voici rassurés!