Le 3 novembre les États-uniens se rendront aux urnes afin de désigner leur président. À moins d’un mois du scrutin, force est de constater que le débat n’est pas à la hauteur des enjeux. Depuis son élection en 2016, Donald Trump n’a eu de cesse de mener une politique ouvertement néo-fasciste : en procédant à des réductions d’impôts pour la bourgeoisie jamais vues auparavant, en menant une répression inouïe à l’égard des migrants, des femmes et des minorités ou en soutenant à demi-mots les milices d’extrême-droite. Sur le plan extérieur, son bilan n’est guère plus réjouissant. Non content d’avoir déversé plus de bombes à l’étranger qu’aucune autre administration avant lui, le milliardaire de Wall Street a engagé les États-Unis dans une politique belliqueuse à l’égard de la Chine et de la Russie. Cette politique mortifère a stimulé une opposition de gauche structurée autour de jeunes députées dans le sillage du socialiste Sanders. Mais les caciques du parti démocrate ont préféré l’ex-vice-président Joe Biden, figure centriste peu enthousiasmante.

Les démocrates ont perdu quatre ans dans leurs procédures juridiques afin de contester l’élection de Donald Trump pour cacher leur propre échec à mobiliser les classes populaires. Encore récemment, les démocrates ont pathétiquement tenté de contester la prérogative présidentielle de nommer une juge conservatrice à la cour suprême après le décès de la juge progressiste Ruth Ginsberg.

Le débat présidentiel du 29 septembre dernier, qui a tourné au ridicule, a confirmé la stratégie du pourrissement entreprise par les deux candidats : si Biden tente de rallier l’électorat modéré, Trump cherche avant tout à mobiliser sa base d’extrême-droite et compte sur la démobilisation d’une gauche à qui ses adversaires ont laissé peu de gages.

Cette situation, qui avait déjà permis la victoire ce néo-fascisme en 2016, est dangereuse dans un pays miné par les divisions ethniques et où des partisans de Trump défilent lourdement armés dans les villes démocrates dans une volonté d’intimidation. Le président sortant ayant d’ors et déjà annoncé qu’il ne reconnaîtrait pas une éventuelle défaite, toutes les planètes s’alignent pour que les frictions internes propres à la bourgeoisie états-unienne ne débouchent sur une catastrophe démocratique dont le monde entier aurait à pâtir.