Soixante ans après les décolonisations, la diplomatie française s’est rappelée au bon souvenir de son ancien empire. D’abord au Liban, touché au cours de l’été par une catastrophe industriel et secoué par une colère populaire inédite. Dans cet ancien mandat français, le président de la République a effectué pas moins de deux visites en moins d’un mois.

En affirmant que la France ne « lâcherait pas  le Liban », le ton était donné. L’impérialisme français entendait prendre tout son poids dans ce pays en crise profonde. Trois semaines plus tard, c’est depuis un navire de guerre au large de Beyrouth qu’Emmanuel Macron a annoncé la formation d’un gouvernement libanais chargé de mettre en œuvre les réformes systémiques exigées par le FMI. A mille lieues des attentes du peuple libanais qui n’en finit plus de conspuer ses élites politiques, Macron se fait le protecteur d’un système à bout.

Mais c’est au Mali que la France s’est le plus échinée à défendre ses intérêts propres au détriment du peuple.
Suite au putsch qui a renversé l’impopulaire président Keïta le 18 août dernier, le ministre des affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a immédiatement témoigné de son soutien à un État failli et corrompu. Peu importe que la guerre qui secoue le Mali trouve ses sources dans la déstructuration des États de la région par la France, cette dernière continue à imposer sa présence militaire aux peuples de la région au détriment de leur autonomie politique. Les gouvernements de gauche en Bolivie et au Venezuela, eux aussi victimes de coup d’État auraient sûrement pu jouir de la même sollicitude française que le Mali.

Il appartient au peuple malien de décider de son avenir. Lui seul est en capacité de construire un État démocratique et laïque ainsi qu’une armée à même de défendre efficacement son intégrité territoriale. Les ingérences de l’impérialisme français doivent immédiatement cesser et ce au Mali comme au Liban.