Sans surprise, le parti présidentiel subit un échec sérieux. Les résultats du 1er tour avaient déjà annoncé la couleur, le 2ème tour a amplifié la défaite des marcheurs. Et même si l’abstention était à un niveau encore jamais vu, le message des électeurs envoyé au Président de la République et à sa majorité est limpide. LREM avait l’objectif de faire élire 10 000 élus, il n’en est rien. Le maigre lot de consolation vient du Havre et de la victoire d’Edouard Philippe face au communiste Jean Paul Lecoq, ville qu’il dirigeait déjà mais sans l’étiquette LREM. Ailleurs, le parti du Président perd la ville de Lyon et même celle de Bordeaux où la municipalité sortante était proche du locataire de l’Elysée. Pis, il ne remporte aucune grande ville.
Malgré les prises de parole pour relativiser les résultats et expliquer que le scrutin était local et n’avait aucune portée nationale, personne n’est dupe et cette élection constitue un premier coup d’arrêt électoral pour la République en Marche. Le scrutin a exprimé la colère des Français vis-à-vis de la gestion de la crise sanitaire, de la crise économique et sociale qui est là, des plans de licenciements qui s’annoncent. Il a aussi exprimé des envies de changements d’orientations politiques et peut être même de changement de société. 

Autre grand perdant de ces élections municipales, le Rassemblement National. A en croire les déclarations du parti d’extrême droite, il s’agirait pour Marine Le Pen de très bons résultats qui propulserait la candidate à l’élection présidentielle au 2ème tour du scrutin de 2022. Cet optimisme de circonstances cache très mal un revers cinglant, les chiffres l’attestent : en 2014, le RN comptait 1438 sièges de conseillers municipaux dans 463 communes. Aujourd’hui, il compte 840 sièges dans 258 communes. Certes, il gagne Perpignan et conserve des villes comme Fréjus ou Hénin Beaumont mais il perd presque la moitié de ses positions locales. En Loire-Atlantique, si des élus locaux affichent des idées droitistes extrêmes, officiellement le RN a disparu des Conseils municipaux.

La situation politique issue des élections municipales rebat les cartes politiques. Depuis les élections présidentielles de 2017, aussi bien Emmanuel Macron que Marine Le Pen sont en campagne pour 2022. Les « spécialistes » de la vie politique les annoncent même déjà qualifiés pour le 2ème tour. Pourtant, il n’est pas certain que ces desseins libéraux morbides se réalisent.