C’est la proposition ambitieuse que fait Fabien Roussel, secrétaire national du PCF et député du Nord dans une tribune parue dans Libération. Extraits :

« A la crise sanitaire s’ajoute une crise économique lourde de dangers, en particulier pour le monde du travail. Elle appelle chacun à l’humilité. Elle doit nous pousser à avoir la même ambition qu’en mars 44 quand, en pleine guerre, le Conseil national de la Résistance (CNR) se mettait d’accord sur le programme des «Jours heureux» […]. C’est la même ambition que nous devons avoir pour le peuple de France, pour notre pays. Quoi qu’il en coûte. Dans l’union et dans l’action. Etre dans l’action, c’est mettre en place rapidement un plan massif de soutien à l’hôpital public, pour former, embaucher, ouvrir des lits et des services d’urgence et mieux rémunérer tous les personnels.

Etre dans l’action, c’est affirmer que le chômage n’est pas une fatalité et que les richesses peuvent être mobilisées enfin pour l’emploi et les salaires. Les besoins sont immenses, pour nos services publics, pour l’éducation et la recherche, pour relocaliser nos productions, pour défendre la biodiversité et le climat […]. Au lieu de craindre une hausse de la pauvreté, fixons-nous l’objectif de l’éradiquer ! Permettons à chacun de retrouver sa place dans la société par le travail, par une activité, par la formation, avec un revenu garanti, sécurisé. Attaquons-nous à l’évasion fiscale, au monopole des banques et des assurances, à la spéculation boursière. […]. Mettons l’argent au service du développement humain, pour produire autrement, pour engager la transition écologique tant attendue.
Etre dans l’union, c’est écouter ceux qui sont en première ligne aujourd’hui […] 

Le modèle économique, capitaliste, financier, on le connaît trop bien. Nous n’en voulons plus. Le président de la République et d’autres avec lui voudront toujours le défendre, le peindre en vert, le teinter de social, de patriotisme économique. Mais sans rien changer au fond. Alors débattons-en, franchement. Non seulement le peuple ne doit pas payer la crise, mais il doit être rassuré et même mobilisé. Au lieu d’être résignés et d’avoir peur du lendemain, construisons-le ensemble, invitons les Français à participer à ce grand chantier, à bâtir cette France plus juste, plus humaine, plus écologique, plus solidaire.
Ayons la volonté de bâtir un nouveau modèle économique, social et écologique ensemble, associant les Français, les forces politiques et le mouvement social autour d’objectifs précis et concrets... »