Une ambition nouvelle pour les arts et la culture !

Pour le monde de la culture et du spectacle vivant, le rideau du Covid s’est abattu brutalement à la Mi-Mars avec l’annulation de tous les spectacles et festivals, la fermeture des musées et médiathèques comme des librairies. Si le ministère a réagi en prolongeant notamment provisoirement les droits des intermittents du spectacle et en débloquant des crédits nettement insuffisants, la situation est grave.

D’autant que ces dernières années, 59% des collectivités locales ont baissé leur budget alloué aux politiques culturelles. « L’effort » budgétaire moyen des collectivités territoriales en matière culturelle représente 4,5 % de l’ensemble de leurs dépenses, soit un effort supérieur à celui de l’État (1,8 % au titre des crédits du budget général). Et au sein de ce volume de financement qui s’élevait à 9,3 milliards en 2014, c’est le bloc communal (villes et intercommunalités) qui assure plus de 75% de l’effort. 

La ville de Nantes a réagi rapidement en débloquant un fond d’urgence de 1 million d’euros et en maintenant le financement des structures et des événements annulés. Johanna Rolland s’est par ailleurs adressé au ministre de la culture Franck Riester pour l’alerter sur la situation des intermittents. Autant de mesures d’urgences nécessaires.

Pour beaucoup, la privation d’activité culturelle a été particulièrement éprouvante. Aussi, la réouverture des librairies indépendantes, des médiathèques et des « petits » musées de Nantes constitue une grande bouffée d’oxygène après des mois de confinements. D’autant que dans le même temps les grandes plates formes du capitalisme numérique (Netflix, Amazon etc…) comptent parmi les grands gagnants de la crise. 

Alors Culture année 0 ? Oui, il y a urgence à retrouver une grande ambition, nationale, publique, pour les arts et la culture. C’est un enjeu économique, un enjeu démocratique, un enjeu pour les artistes eux même, un enjeu pour favoriser la créativité et les imaginaires de nos villes et nos villages, de la nation toute entière. La culture ne doit plus être considérée comme un supplément d’âme en marge de trop nombreux budgets à commencer par celui proposé par le gouvernement. 

La culture est tout simplement ce qui permet de faire société. Alors écoutons les artistes et les travailleurs de la culture et changeons la donne ensemble au nom de l’ambition énoncée par Albert Camus dans son discours de Stockholm « Les vrais artistes ne méprisent rien ; ils s’obligent à comprendre au lieu de juger. Et, s’ils ont un parti à prendre en ce monde, ce ne peut être que celui d’une société où, selon le grand mot de Nietzsche, ne régnera plus le juge, mais le créateur, qu’il soit travailleur ou intellectuel. »