L’Assemblée nationale compte depuis mardi 19 mai un neuvième groupe parlementaire, record de la Veme à ce jour. 
Une vingtaine de députés de l’aile « gauche » du groupe En Marche ! ont fondé une nouvelle nuance du centrisme, « ni dans la majorité, ni dans l’opposition ». En somme une politique de soutien critique au gouvernement et surtout au Président de la république pour ces députés qui se veulent plus macronistes que Macron.

Ce qui est sûr, ce nouveau venu ne manque pas de confiance : « on est une vraie dream team (équipe de rêve ndlr), on a les meilleurs sur chacune des thématiques, donc ça va cartonner » assure un élu à nos confrères du Figaro. Parmi les figures les plus connues, Mathieu Orphelin, proche de Nicolas Hulot et ancien vice-président EELV des Pays-de-la-Loire, Cédric Villani, candidat LREM dissident à Paris ou encore Delphine Batho, ancienne ministre socialiste de l’écologie.

Le groupe baptisé « Écologie, démocratie, solidarité » révèle surtout les fractures au sein de la bourgeoisie française. Les élections municipales ayant montré que l’étiquette LREM était un épouvantail pour les électeurs, de nombreux élus auraient intérêt à entamer une opération marketing en vue de 2022. Reste alors un mystère : comment des élus ont-ils pu rester si longtemps dans la majorité avant d’en sortir aujourd’hui ?

Pensaient-ils que la destruction du service public du rail et la fermeture de la centrale de Fessenheim œuvraient pour l’écologie ? Se sont-ils vraiment vu comme démocrates lorsqu’ils fermaient les yeux sur les violences policières dans les cortèges et les quartiers populaires ? Ont-ils vraiment cru que la réforme des retraites était un projet social ?

Toute cette agitation apparaît bien tard et bien peu sincère. Les premières annonces développées par le groupe jusqu’ici n’offrent aucune rupture sérieuse avec la majorité. Les chiens ne faisant pas des chats, La République en marche a engendré une nouvelle forme d’opportunisme en politique.