L’intersyndicale départementale CGT, FO, FSU et Solidaires s’est exprimée sur les mesures de déconfinement progressif annoncées par le Premier-ministre.

La phase 1 du plan de déconfinement a été mise en place le lundi 11 Mai, elle suscite de la satisfaction et du soulagement après 7 semaines vécues difficilement dans beaucoup de foyers. Pour autant, la pandémie n’est pas vaincue, les risques sanitaires sont élevés et les mesures de protection de la population indispensables. Le discours d’Edouard PHILIPPE n’est pas de nature à rassurer tous les oubliés de son dispositif et néanmoins les plus fragilisés par la crise du coronavirus : les retraités, les personnes agées en EPHAD, les sans-logements et les personnes en grande précarité. La sortie du confinement ne peut être envisagée sans remise en cause de toutes les politiques antisociales et de toutes les réformes libérales imposées à marche forcée ces dernières années, contre les services publics, la protection sociale, le droit du travail et au logement, l’assurance chômage ou la hausse des salaires. La déclaration unitaire des 4 organisations syndicales rappelle qu’« il est impératif de garantir la protection sanitaire et sociale des salariés, des agents des services publics, des retraités, des enfants et des jeunes, et qu’aucun ne doit être sacrifié sur l’autel de la reprise économique ». La reprise scolaire qui débute, soulève beaucoup d’interrogations. Et dans les entreprises, la baisse d’activité liée à la crise sanitaire est une réalité. Ses effets sur l’emploi sont palpables pour de nombreux salarié-e-s du secteur industriel et du commerce. Pour l’intersyndicale, il n’est pas acceptable que les travailleuses et les travailleurs aient à payer la facture de la crise alors que les actionnaires seraient exemptés de contribuer à la solidarité nationale. Elle refuse  « les annulations de cotisations sociales et la ponction de jours de congés et de RTT » et demande à l’Etat « que tout soit mis en œuvre pour interdire tout licenciement économique, y compris si nécessaire par la nationalisation même provisoire ». D’une voix commune, la CGT, FO, la FSU et Solidaires formulent leurs propositions pour le déconfinement :

  • le dépistage systématique pour les salarié.es, des masques « FFP2 » ou a minima « chirurgicaux », du gel et toute protection individuelle nécessaire et spécifique à l’activité des entreprises et administrations pour toutes et tous ;
  • aucune réouverture d’école sans avoir réuni les conditions de sécurité sanitaire : masques « FFP2 » ou a minima « chirurgicaux », gel, dépistage ;
  • le respect des libertés démocratiques menacées entre autres par la mise en œuvre envisagée de « Stop covid ». ». Nous refusons de voir les libertés publiques, tant individuelles que collectives, réduites sous prétexte de crise sanitaire, nous refusons l’interdiction des rassemblements de plus de 10 personnes dès lors que les conditions sanitaires sont remplies ;
  • l’interdiction des licenciements et des versements de dividendes
  • la prise en charge du chômage partiel à hauteur de 100% du salaire net ;
  • l’abrogation immédiate des ordonnances qui ont permis de déroger pendant la crise au droit des travailleurs et travailleuses.

Seront-elles écoutées par le gouvernement ?