La pandémie de Coronavirus ne freine pas l’ardeur des libre-échangistes. Mardi 28 avril, l’Union Européenne et le Mexique ont finalisé leur négociation sur un nouvel accord commercial. Dorénavant, la quasi-totalité du commerce de biens entre les 2 protagonistes, sera exempt de droits de douane. Il est prévu, notamment, l’ouverture du marché européen à 20 000 tonnes de viandes bovines mexicaines.

Comme pour les traités de libre-échange avec les Etats-Unis (TAFTA) ou bien le Canada (CETA), l’accord avec le Mexique prévoit aussi l’ouverture des marchés publics de chaque « partenaire » et le règlement des « différends » entre des entreprises et des Etats, concernés par l’accord, par le biais de négociations. Il va sans dire que le plus fort aura gain de cause. Cet accord avec le Mexique suscite des levées de boucliers et l’hostilité des partisans d’un nouveau modèle économique, social et environnemental pour organiser le commerce mondial. Parmi eux, des syndicats agricoles tels le MODEF (Mouvement de défense des exploitants familiaux) ou la Confédération Paysanne qui dénoncent les conséquences de cet accord pour les agriculteurs et  la qualité des produits alimentaires qui sera proposée aux consommateurs. Victimes des choix politiques libéraux, de la fluctuation des prix, du manque de régulation des volumes et du marché, et désormais de la crise du covid-19, ces paysans craignent une nouvelle baisse de leurs revenus, la perte d’emplois, l’arrivée sur le marché français de nouveaux produits élevés et cultivés dans de mauvaises conditions sociales et environnementales. Malgré la crise du coronavirus, les intérêts économiques des financiers des cours boursiers agricoles, les importateurs-exportateurs et les grands exploitants n’ont pas confiné la recherche du profit. Ils peuvent compter sur leurs relais politiques.

Le 13 avril, Emmanuel Macron annonçait : « il nous faudra rebâtir notre indépendance alimentaire et sanitaire ». La France a pourtant paraphé l’accord et dans « le monde d’après » macroniste, le libre-échange demeure un levier de croissance économique. Comme dans « le monde d’avant ». Tandis que les peuples  combattent le coronavirus et s’interrogent sur le « nouveau monde » à construire, les serviteurs du grand capital organisent les reculs sociaux et environnementaux, leur nouvel ordre mondial sans contraintes civilisationnelles. Seules de puissantes mobilisations pour combattre les traités de libre-échange, pour défendre de nouveaux modèles et de nouvelles coopérations internationales enrayeront cette machine folle.

Les députés communistes au chevet des viticulteurs

Jean Paul Dufrègne a interrogé le ministre de l’agriculture et de l’alimentation concernant la situation des vignerons indépendants. Ces structures familiales et artisanales souffrent tout particulièrement de la crise (vente directe rendue difficile, fermeture des cafés/restaurants, annulation des salons…).

Les données économiques alarmantes montrent que ces petits producteurs ont perdus 60% de leur chiffre d’affaires sur le mois de mars 2020 par rapport à mars 2019 et 80% sur le mois d’avril.

Le député demande au ministre un dispositif d’aides complémentaires, « considérant que les réponses apportées par l’Etat jusqu’à présent ne sont pas à la hauteur des enjeux spécifiques à leur activité. »