Les députés communistes ont décidé, mardi 7 avril dernier, de créer une commission d'enquête sur les dysfonctionnements dans la gestion sanitaire de la crise du coronavirus. Ils veulent mettre en lumière les ratés pour ne pas reproduire ce qui a conduit à la déroute du système de santé français.

Ces députés constatent que « le système de santé, classé il y a encore vingt ans, comme le « meilleur du monde », n’est plus capable d’accueillir tous les malades, cela en dépit de la mobilisation et des efforts souvent héroïques des personnels soignants ».

Alors que les instances internationales (OMS, Conseil Mondial de la préparation aux urgences sanitaires…) n’ont eu de cesse de mettre en garde les gouvernements contre les risques d’une pandémie et ses conséquences délétères (en matière sanitaire, économique, sociale…), force est de constater que la France s’est contentée de son état d’impréparation.

Les députés communistes, comme les professionnels des secteurs de santé constatent une « dégradation continue du système de santé public et des réactions tardives des pouvoirs publics ». Et ils insistent, « la pandémie actuelle apporte un terrible démenti à ces projections hasardeuses et met en relief la négligence et l’idéologie de ceux des responsables publics qui ont œuvré avec obstination à l’affaiblissement de notre système de santé et des infrastructures publiques de soin. De ceux qui ont mis à mal notre souveraineté sanitaire comme le révèlent dramatiquement les difficultés de notre industrie pharmaceutique à éviter les ruptures de stocks de médicaments. De ceux encore qui ont pensé profitable de soumettre à la logique du marché la production française et européenne de matériel médical. Il faut le rappeler : cinq milliards d’euros ont été supprimés du budget de la santé dans la loi de financement de la sécurité sociale pour 2020, dont un milliard au détriment de l’hôpital public. En vingt ans, 100.000 lits ont été supprimés, dont 17.500 au cours des six dernières années ».

Pour eux, « les pouvoirs publics, se sont manifestement laissés dépasser par les évènements. La chronologie des faits, des déclarations et des décisions est éclairante et impitoyable », c’est la raison pour laquelle, grâce à cette commissions d’enquête les députés communistes entendent établir :

  • les raisons qui ont justifié des prises de décisions tardives voire contradictoires, notamment en matière de confinement ;
  • pourquoi les pouvoirs publics n’ont pas été en mesure de définir clairement quels étaient les personnels qui devaient impérativement se rendre sur leurs lieux de travail ;
  • pourquoi notre pays n’a pas été en mesure de fournir des masques en quantité suffisante, pour protéger les soignants, les travailleurs contraints de se rendre sur leurs lieux de travail, et protéger la population dans son ensemble ;
  • pourquoi notre pays se trouve confronté à une pénurie de médicaments essentiels au traitement d’autres pathologies et ce en plein cœur de la crise ;
  • pourquoi notre pays n’est pas en situation de faire face à un afflux de malades et d’apporter les soins nécessaires à chacun d’entre eux malgré le dévouement sans faille des personnels soignants ;
  • les raisons qui ont conduit le gouvernement à décider de ne pas réaliser de dépistage massif de la population et si ce dépistage aurait permis d’endiguer l’épidémie ;
  • les raisons qui ont conduit le gouvernement à décider d’autoriser l’hydroxychloroquine à l’hôpital, uniquement dans la prise en charge des formes les plus graves.