Cette semaine, NLA a rencontré Arnaud qui travaille à la maintenance des véhicules de collecte des déchets comme mécanicien poids lourds.
NLA: Pendant ce temps où une proportion importante de la population reste confinée chez elle, tu fais partie de ceux qui partent travailler tous les matins pour assurer les fonctions essentielles à notre société. Peux-tu nous dire ce que tu fais en général et en quoi ton travail est modifié en ce moment ?
Arnaud : Mon travail habituel, c'est de m'occuper du bon état des véhicules de collecte des déchets -bennes à ordures, camions-grue...-, de les réparer s'il y a besoin, de remplacer des pièces et, en cas de panne plus sévère, de les faire partir à la direction logistique. En ce moment, comme les poubelles continuent d'être ramassées et les véhicules de tourner, il faut continuer d'assurer la maintenance. J'ai bien un collègue, sur le site "Grande-Bretagne", confiné chez lui pour s'occuper de ses enfants. Les camions à problème de son site passent alors sur le mien, à "Etier", mais ce n'est pas significatif comme surcroît de travail, parce qu'il y a moins d'incidents que d'habitude.
NLA : Comment ça ?
Arnaud : Il y a moins de tournées qu'en temps normal: les bacs jaunes ne sont plus ramassés tout seuls, mais avec le "tout-venant", il n'y a plus d'écoles, de cantines, moins d'entreprises et les restaurants pour qui il y avait des tournées spécifiques sont fermés. Il y a donc moins de véhicules mobilisés pouvant avoir des ennuis techniques. Il y a aussi moins de circulation, ce qui fait moins de problèmes directement liés au trafic. Les tournées se font aussi plus rapidement, et on a remis le "fini-parti".
NLA : C'est-à-dire ?
Arnaud : On commence toujours à 6h00 pour la maintenance et les tournées à 6h30, mais depuis 2 ans, les rippeurs étaient obligés de rester sur le site après leur dernière tournée jusqu'à 13h00, une fois les camions vidés et nettoyés. Depuis la crise du coronavirus, quand la tournée est finie, les camions en ordre et après la douche, chacun rentre chez soi pour éviter qu'on se cotoie trop.
NLA : Y-at'il d'autres changements pour tes collègues qui partent en ramassage ?
Arnaud : Avant, il y avait deux rippeurs en plus du conducteur dans la cabine du camion jusqu'au lieu du début de la tournée. Maintenant, il n'y a plus qu'un rippeur avec le conducteur et le deuxième est amené en véhicule léger, avant de commencer la tournée sur les marche-pieds.
NLA : Au niveau de l'hygiène, quelles sont les autres nouvelles mesures ?
Arnaud : Une entreprise de nettoyage est présente sur les sites deux fois par jour, portant une attention plus poussée sur l'entretien de certaines zones comme les douches, les WC, les ordinateurs, les salles de repos et de repas, les poignées de portes....et pour les véhicules, ce sont les conducteurs qui désinfectent tout ce qui a été touché: poignées, boutons, cabine... Ils ont eu une petite formation.
NLA : Pas de problèmes de matériel d'hygiène ?
Arnaud : Nous avons du gel hydroalcoolique, des désinfectants liquides et des lingettes. Pour l'instant il n'y a pas de masques distribués, et c'est à chaque agent, s'il le souhaite, de venir avec son propre masque. Depuis ce matin, un certain nombre de chauffeurs de véhicules poids lourds ont des visières de protection pour le lavage au retour des camions.
NLA : Et comment fonctionnent les autres services ?
Arnaud : Tout ceux qui peuvent travailler de chez eux, les RH etc..., font du télétravail et les réunions ont été arrêtées.
NLA : Et l'ambiance, en général ?
Arnaud : Mis à part quelques tensions classiques, et un peu d'inquiétude quand il y a une rupture de stock sur le gel, l'ambiance reste globalement bonne.