Sans qu’on en connaisse réellement les conditions, le déconfinement de la population française est prévu pour le 11 mai prochain. Mais déjà, des voix s’élèvent.

Alors que pour l’INSERM (Institut national de la santé et de la recherche médicale) qui publiait un rapport le 10 avril dernier un retour à la normale provoquerait une nouvelle vague épidémique s’il n'était pas mis en place un système de tests massifs et d'isolement des personnes infectées, les annonces du président de la république ne rassurent pas vraiment. «Le tracement et dépistage massif de cas-contacts pour les isoler rapidement sont nécessaires tout en maintenant les écoles fermées et les personnes âgées isolées» insistaient les auteurs du rapport.

A l’inverse, sans dire ni comment, ni dans quelles conditions, ni à quel rythme, crèches, écoles, collèges et lycées devraient « progressivement » rouvrir leur portes. « On nous dit que tous les lieux publics sont fermés, les cinémas, les salles de spectacle, mais pas les écoles, alors que l’on sait que c’est un lieu de haute transmission, de haute contamination. Il y a un manque de précaution, ça paraît être en contradiction totale avec le reste », a réagi Francette Popineau, secrétaire générale du Snuipp-FSU, à la suite de l’intervention télévisé d’Emmanuel Macron.

Même interrogation pour les députés communistes : « Nous souhaitons pouvoir sortir du confinement mais avec des garanties sanitaires et sans prendre des risques inconsidérés » face à l'épidémie de coronavirus, a déclaré Pierre Dharréville, « Aurons-nous suffisamment de masques et de tests ? Pourquoi ne tester que les personnes avec symptômes ? Pourquoi rouvrir écoles, collèges et lycées, et pas les universités ? Pas les théâtres?». L'élu des Bouches-du-Rhône s'interroge également sur la «cohérence» de ces annonces et le choix de cette date, que le président n'a selon lui pas étayé dans son allocution télévisée.

Pour la CGT, c’est clair, « pas de protection, pas de travail » nous n’irons pas au boulot la peur au ventre déclarait Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT.

Le gouvernement a un mois devant lui pour apporter les réponses aux français qui légitimement s’interrogent. Un mois pour mettre en œuvre tout ce qui est nécessaire à la sécurité des français qui devront retourner travailler ou étudier. Est-ce que cela sera suffisant ? Le gouvernement s’en donnera-t-il les moyens ? Des masques seront-ils disponibles pour toutes et tous ? Pour ce qui est des tests le président à laisser entendre que non. Les Français attendent des actes, des moyens, de la sécurité. Nous en sommes loin aujourd’hui.