Dans une ordonnance datée du 18 avril dernier, la plus haute juridiction administrative française a rejeté la requête de la Fédéra-tion des travailleurs de la métallurgie CGT (FTM-CGT). Celle-ci demandait que soit dressée une liste des entreprises du secteur de la métallurgie dont les activités sont essen-tielles à la Nation et de fermer celles qui ne le seraient pas. Le syndicat demandait également que soit renforcées les mesures de protec-tion au sein des entreprises restées ouvertes avec une obligation pour l’employeur de fournir vingt masques par semaine à chaque salarié.

Le Conseil d’État dans son ordonnance a donné raison à l’Union des industries et métiers de la métallurgie et aux ministères de la santé et du travail. Pour celui-ci, les entreprises du secteur sont tellement imbriconcrètement, alors même que le trafic aérien a chuté du fait du confinement, les usines de la construction aéronautiques, elles, restent ouvertes.

Plus surprenantes encore, les explications du Conseil d’État sur les mesures de protec-tion sanitaire dans les entreprises ressemblent à un service après-vente de l’action gouvernementale. Après avoir enjoint à la population un message de confinement stricte, les défenseurs du gouvernement ont déclarés à l’audience qu’un « confinement total n’est pas nécessaire » : comprendre, les mesures sanitaires ne doivent pas empiéter sur la production. La demande de la FTM-CGT d’obliger l’employeur à distribuer des masques aux travailleurs à également été rejetée. En cause, la priorité donnée au personnel soignant dans la distribution de masques au vue de la faiblesse des stocks, comme une reconnaissance de l’impréparation totale du gouvernement à telle épidémie.