Comme chaque année, le 1er novembre marque pour des milliers de ménages quelques mois de répit dans les procédures d’exécution des expulsions locatives. Quelques mois sans vivre avec la crainte quotidienne de voir sonner la force publique et les huissiers à leur domicile, mais aussi l’espoir de trouver une solution de relogement ou de maintien. L’expulsion de son logement est une violence sociale !
En 2024, 19 023 ménages ont été forcés de quitter leur logement sous l’injonction d’une expulsion locative, selon les sources du ministère de l’Intérieur.
Pour la Loire-Atlantique, près de 2 000 ménages ont été assignés au tribunal pour des demandes d’expulsion par leur bailleur privé ou public et 1 245 commandements de quitter les lieux ont été délivrés, dont 15 % avec le concours de la force publique, tandis que d’autres ménages se maintiennent sans solution.
Les politiques de prévention sont inopérantes, faute de dispositifs efficaces permettant le maintien dans le logement et l’apurement des dettes locatives. L’État, garant par la loi Dalo de l’accès au logement, ne répond plus à cette prérogative, car aucune politique ambitieuse n’est mise en œuvre pour résoudre cette très grave crise du logement que subissent, en France, 12 millions de ménages fragilisés. Empêtré dans les débats budgétaires, le nouveau ministre en charge du logement, Vincent Jeanbrun, aura-t-il le temps de proposer un plan à la hauteur des enjeux ?
Dans ce contexte, comment le ministre compte-t-il loger ou reloger les 2,7 millions de demandeurs HLM, sachant que les attributions reculent à 384 000 logements (-2 %), leur plus bas niveau depuis dix ans, faisant chuter le taux de succès des demandes à 14 % ?
En Loire-Atlantique, 58 434 demandeurs étaient recensés au 1er janvier 2025, dont 38 922 sur la métropole nantaise. Avec des attributions en forte baisse (13,5 % de demandes satisfaites), 330 000 sans-abris, dont 4 200 ménages ayant vécu le « sans-abrisme » dans notre département et 110 324 ménages prioritaires Dalo en attente d’un logement, dont 211 ménages en Loire-Atlantique.
L’urgence est là mais les solutions se font attendre pour ce droit fondamental.
