Basée à Capellen au Luxembourg, l’Agence de soutien logistique et d’acquisition de l’Otan (NSPA) se retrouve au coeur d’une affaire de corruption, suite aux révélations faites par des médias belges, néerlandais et français au cours de l’année.

Cette agence chargée de l’achat du matériel militaire pour les 32 pays membres de l’alliance regroupe pour la plupart d’anciens militaires. Au cours de l’année 2023, le montant des contrats traités est de l’ordre de 3 milliards d’euros et 7 milliards en 2024. Bien entendu, l’engagement des pays européens à faire évoluer leurs budgets de défense militaire à 5 % du PIB devrait faire évoluer ce montant à la hausse.

Entre février et juin 2025, une série de perquisitions était effectuée dans sept pays différents et menait à l’arrestation d’une dizaine de suspects. Scott Willason, ancien cadre de la NSPA, devenu consultant pour l’attribution d’un contrat de livraison à l’armée américaine, a reçu un million d’euros par une entreprise italienne puis a reversé en dix virements 115 000 € à Ismail Terlemez, agent turc de la NSPA. L’entreprise italienne a obtenu à cette époque le contrat de 107 millions d’euros avec l’armée américaine. Entre valises de billets, agents corrompus et industriels véreux, le gouvernement américain ayant ouvert une enquête avait fait arrêter les deux hommes, mais depuis les poursuites ont été abandonnées sans explication.

Toujours sans donner de détails, la NSPA subit maintenant un remaniement dans son organigramme. En parallèle sa directrice Stacy Cummings continue de tout faire pour minimiser les faits et écarter les lanceurs d’alerte. Pour rappel la France se classe parmi les plus gros vendeurs d’armes de la plateforme, tirée par les bons chiffres de KNDS, Safran, Airbus et Thales, avec 500 millions d’euros de contrats via la NSPA.