Est-ce là le retour de gilets jaunes ou l’expression d’une colère ancrée dans un mouvement politisé et sensiblement plus incarné par la jeunesse ? Nombreuses sont les questions qui tournent autour de l’appel à « tout bloquer » le 10 septembre prochain. 

Parti des réseaux sociaux peu de temps après la présentation du projet de budget par le gouvernement Bayrou en juillet dernier, le mouvement appelant à paralyser le pays dans quelques jours s’est davantage structuré via les différentes plateformes digitales telles que TikTok, Telegram, Instagram ou encore Facebook. Une structuration qui reste floue sur ses réelles dispositions et mises en action. Aussi bien sur les réseaux où la multitude de revendications est source de conflit, entre l’appel à la grève générale ou encore le boycott de la consommation, les méthodes d’action ont du mal à créer l’union.

À l’image des assemblées générales organisées au cours des dernières semaines, les volontés sont divisées et pour l’instant laissent aussi perplexe sur la suite que prendra le mouvement « Bloquons tout ». Dans le choix des actions, le soutien des travailleurs en lutte et les sites industriels ne sont pas forcément ciblés, laissant place à des actions dites « coup de poing » : blocages de grandes surfaces ou de parking-relais sont notamment évoqués. Le genre d’initiatives qui rappelle le mouvement des gilets jaunes.

Du côté des organisations syndicales, non sans partager le ressenti initial et la colère envers un gouvernement toujours plus axé sur la casse sociale, le mouvement prend forme et se structure dans le secteur de l’énergie, premièrement avec plus de 200 piquets de grèves recensés mardi 02 septembre après l’appel lancé par la CGT des entreprises des Industries électriques et gazières. La CGT souhaite aussi réussir la mobilisation du 10 septembre et en faire une première étape de lutte. 

Par ailleurs, l’intersyndicale s’est conjointement entendue sur un appel à la grève et aux manifestations en date du 18 septembre prochain pour une mobilisation unitaire et interprofessionnelle. Reste à savoir avec quel gouvernement le bras de fer s’entamera...

Les partis politiques de gauche appellent également au soutien du mouvement du 10 septembre, comme l’a rappelé Fabien Roussel lors des universités d’été du Parti communiste français fin août : « Dans le respect de chaque organisation, de chaque mouvement, notre seule volonté est de grossir les rangs, de convaincre largement les Français à sortir de chez eux, à exprimer leurs colères et leurs attentes. Oui, nous appelons à soutenir toutes les mobilisations, d’où qu’elles viennent, quand elles exigent de la justice sociale, de la justice fiscale et du respect pour le monde du travail. »